Depuis 1999, le PS a toujours pu compter sur Stéphane Rossini pour le National. Une liste unique doit pallier son retrait.
Un congrès qui commence par l'apologie du chasseur, ça n'a pas dû arriver souvent au PS. Le président de la section locale a voulu casser certains préjugés. Il a surtout provoqué l'hilarité des
200 "camarades" venus, en toute tranquillité, au congrès de Fully depuis l'annonce du retrait des candidatures du Sierrois Emmanuel Amoos - il avait dit qu'il se retirait si Olivier Salamin se présentait
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et, jeudi dernier, du sédunois Florian Chappot.
Pas d
e duel Chappot
-
Bourgeois
En raison d'un trop grand nombre de candidats et, selon les règles du comité directeur, ce dernier aurait dû affronter au congrès Gaël Bourgeois puisque les autres candidatures étaient protégées pour des raisons régionales, de représentation féminine ou de prime au sortant.
"La liste est forte et je ne suis pas fâché. Mais on réglera certaines choses à l'interne"
, nous a expliqué Florian Chappot. A commencer par des règles du jeu peut-être décidées trop tardivement.
Levrat e
nce
nse Reynard
Si le congrès de Fully n'a donc pas eu à trancher, il a plébiscité, dans le but de conserver ses deux sièges au National, la seule liste, tout partis confondus, qui réunit des candidats hauts et bas-valaisans.
"
Ç
a correspond à ce que nous sommes au Grand Conseil et c'est aussi le seul moyen de faire comprendre aux Haut-valaisans que nous avons une réelle chance d'être élu"
, explique le candidat haut-valaisan German Eyer à l'heure de l'apéritif.
Autre grand changement, l'absence de Stéphane Rossini. Une première depuis seize ans qui propulse Mathias Reynard dans la peau du leader du parti... à 28
ans. Présent à Fully, Christian Levrat l'a bien compris et n'a pas tari d'éloges sur le Saviésan.
"Il est devenu l'un de nos spécialistes en matière d'éducation. Il m'a "soufflé" dans des dossiers comme la Poste ou le 2e
tube au Gothard. Mais la semaine dernière, en faisant passer son initiative parlementaire concernant l'homophobie, il a surtout démontré qu'il pouvait créer des majorités avec d'autres groupes politiques. C'est beaucoup en quatre ans."
Bataille
pour l
a 2e place
Très applaudi à la tribune, le Saviésan sera même cité à six reprises par Gaël Bourgeois dans son discours. Un Gaël Bourgeois qui laisse la présidence du parti à Paolo D'Andréa et place d'emblée les affaires sociales comme sa priorité politique puisque Rossini s'en va.
"On va aussi démontrer les méfaits de l'ultralibéralisme à commencer par Tamoil où l'Etat n'a presque pas de moyens d'agir."
Il possède aussi le même visuel de campagne que son ami Mathias Reynard, lancé presque simultanément sur Facebook dès la fin du congrès.
Mais le désormais ex-président du parti sait que plus la bataille pour la 2e
place sur la liste sera engagée, plus son parti aura de chance de conserver son deuxième siège.
De Tamo
il à
... l'armée.
Le vice-président de Sierre Olivier Salamin possède l'avantage de provenir d'un district populeux où les socialistes sont bien ancrés. Spécialiste du monde du handicap, il est aussi l'un des fondateurs du blog l'Index.
"Le Valais souffre de déviance isolationniste. Mon Valais n'est pas celui de l'autosuffisance."
L'autre Olivier de la liste
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Olivier Turin
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sera le représentant du Chablais
"une région particulière"
, un profil qui n'existait pas en 2011 au PS.
Si la priorité d'Olivier Turin concernera la conciliation famille
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travail, il n'hésitera pas à faire de l'armée l'un de ses thèmes de campagne,
"sans tabou, pour qu'elle s'adapte enfin aux dangers réels et au contexte international".
Mais samedi à Fully, c'est Barbara Lantheman qui s'est montrée la plus offensive dans son discours.
"Je ne vais pas faire semblant de faire campagne. Avec moi, vous avez choisi de miser sur les différences à travers mes engagements pour la cause homosexuelle ou un état laïque. Allez jusqu'au bout et élisez-moi."
Mais, elles ne seront que deux, les femmes sur la liste du PS. Un lourd bémol pour le parti (voir ci-contre), malgré le bilinguisme maîtrisé des deux candidates.
"C'est un honneur pour moi d'être sur cette liste cantonale"
, dira la viégeoise Christa Furrer-Treyer.
L'humour de Burgener
Mais, dans le Haut-Valais, le principal combat du PS concerne le conseil aux Etats avec Thomas Burgener. A 61
ans, il tente un come-back avec toujours autant d'humour.
"L'année où Mathias Reynard est né, j'étais déjà candidat pour la 2e fois au national."
Plus sérieusement, il estime que
"le "PDC only" dessert notre canton et les débats aux Etats liés à la lex Weber en étaient la parfaite illustration."
Dans le Haut-Valais,
il se retrouvera en concurrence avec le PDC Beat Rieder et, très certainement, le PLR Pierre-Alain Grichting et l'UDC Franz Ruppen.
VINCENT FRAGNIERE